L'Ile Manitoulin, un pays si lointain mais tellement divin!

  

Après bien des ennuis techniques, nous arrivons enfin sur l'île Manitoulin, la plus grande île en eau douce du monde qui s'étend sur 160 Km de long et 80 km de large.

En arrivant au camping de Sheguiandah, on tombe sur une dame (Anne) qui parle français et nous propose de passer la voir dans la soirée car elle et ses amis seraient ravis de parler un peu français avec nous. Ok, le rendez-vous est pris!

Notre emplacement est idyllique, les pieds dans l'eau face à un magnifique couché de soleil.



Après une rapide baignade, nous filons faire la connaissance des anciens québécois expatriés en Ontario depuis plusieurs dizaines d'années. Ils sont une sacrée équipe dont fait partie Raymond, un sacré chic type! on restera une bonne partie de la soirée à discuter avec eux autour d'un feu. On pensait repartir le lendemain mais ils nous invités à les rejoindre pour une aprem à la plage et étant avide de bonnes connaissances, on n'a pas pu refuser. Raymond et toute sa tribu nous initient à un jeu local, il s'agit de lancer des palets dans une boite.

 

Bon ça parait un peu simplet expliqué comme ça mais c'est super balaise! Puis Raymond se propose de nous emmener faire un tour de bateau sur le lac, et il s'avéra être un excellent guide, nous contant les milles et une histoires de l'île. 

 

Le soir même, rebelotte pour une soirée animée autour d'un feu où nous ferons griller des saucisses et des chamallows et où nous ferons des nouvelles connaissances dont Gilles, un gars extra à l'humour bien trempé (comme celui qu'on a chez nous :) mais je passerai sur ses blagues car elles valent presque celle d'Olive :).

 

Vers 2h du matin nous rentrons dans nos pénates et après une nuit très pluvieuse nous plions bagages et passons dire bye bye à toute le clique. Raymond aimerait bien qu'on reste car ses amis lui ont préparé une fête surprise pour ses 25 ans de mariage. Une "brosse" (comprenez fête arrosée en québécois) bien tentante mais on préfère s'éclipser et partir à la découverte de l'île.

   

Baignée par les eaux du lac Huron et la Baie Georgienne, l'île Manitoulin (dont le nom algonquin signifie "Grand Esprit") est un pays admirable où s'exprime la sagesse d'une civilisation millénaire, la moitié de sa population étant d'origine indienne. Nous empruntons des petites routes pour rejoindre Southbay Mouth, une bonne opportunité pour moi de conduire kiki pour la première fois.

 

Concentration! Pas évident de maîtriser ce bolide :)

On fait une halte au point de vue des 30 000 îles et jeton un oeil à une petite boutique d'artisanat amérindien où l'on trouve des colliers en griffes d'ours et dents de caribous mais aussi beaucoup de peau de visons, marmottes, lièvres et même d'ours et de loups (!).

 

On trouve refuge dans un mignonnet camping mais comme on est sur une île, les prix sont exorbitants!

Compter 39 dollars l'emplacement + 10 dollars pour dumper + 10 dollars pour avoir le wifi!!

 

 

Le lendemain, on file à Providence Bay où nous attend une belle surprise. On découvre en effet une superbe plage de sable blanc et comme nous sommes hors saison, elle est déserte. Un vrai ptit coin de paradis...

    

 

 

   

L'eau est chaude mais le vent souffle si fort qu'il fait virevolter le sable dans tous les sens. Cette île est restée très sauvage et ici pour trouver une petite épicerie il faut faire pas mal de km sans parler qu'il n'y a pas de bars! (les Indiens ne buvant pas d'alcool)

Le soir, petit barbecue et hop au dodo car au petit matin la radio France Bleue doit nous appeler pour une brève entrevue en direct.

 

N'ayant pas de réseau, j'envoi un mail la veille pour prévenir de nous joindre par la cabine téléphonique du camping. Levée à 5h15 du matin, il fait nuit noire et un froid de canard. Je prend mon courage à 2 mains et m'aventure, lanterne à la main, dans le camping (Olive m'ayant lachement abandonné :) J'attendrai désespérement une bonne vingtaine de minutes vers le combiné, entendant des drôles de bruit tout autour de moi (et si c'était un ours? que faire? rester dans la cabine ou s'enfuir?). Ni une ni deux, je prend les jambes à mon cou, tout en toussotant et sifflotant sur le chemin, histoire de faire fuir l'ennemi...

On met les voiles le lendemain car le temps se gâte, tout comme l'état de notre porte-monnaie.

   

Sur la route on prend en stop un vieil indien au visage tout buriné et le nez telle une fraise transgénique. Il nous raconte qu'il a trop fêté ce week-end, qu'il est en retraite et bien fatigué de toutes ses années de labeur dans les champs de blé et de tabac. Un petit bout de route bien instructif quant à la culture des peuples des premières nations. Après avoir déposé notre ami autochtone sur la route, on prend la direction de Sudbury. On se croyait sorti d'affaire avec les déboires de notre kiki chéri mais ce sagouin en a décidé autrement!

La suite de nos (més)aventures à venir...